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Réunion d'information : Protection contre les inondations à Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet et Barzan

 
Compte-rendu de réunion d’information : Protection contre les inondations à Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet et Barzan
 
1/Présentation du SMIDDEST
Françoise de Roffignac, vice présidente du Conseil départemental de la Charente-Maritime, conseillère départementale de la Saintonge – Estuaire et présidente du SMIDDEST, accueille les participants et introduit la réunion.
 
Le SMIDDEST présente le Programme d’action de prévention des inondations (PAPI). Ce programme est issu de deux années d’études qui ont permis d’avoir une meilleure connaissance des enjeux vulnérables, des caractéristiques du phénomène d’inondation et des systèmes de protection sur l’estuaire de la Gironde. Ainsi de 2013 à 2015, les collectivités de l’estuaire ont construit un programme d’actions sous la forme d’un contrat avec les services de l’Etat. Les unes s’engagent à avoir une gestion intégrée du risque inondation mêlant la sensibilisation, la prévention et la protection contre le risque inondation et l’Etat s’engage à subventionner une partie du montant de ces actions.    
Les deux actions de protection contre les inondations prévues à Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet et à Barzan ont été labélisées en novembre 2015, mais le plan de financement restait à préciser. Le plan de financement est maintenant stabilisé :
- 40% Etat,
- 20% Région,
- 20% Département,
- 20% Communauté d’agglomération Royan-Atlantique.
L’avenant à la convention cadre du PAPI est en cours de signature et les actions devraient démarrer en janvier 2020.
En parallèle, des actions ont été menées pour mettre à jour les Plans communaux de sauvegarde (PCS), qui permettent à la commune de s’organiser lors d’une crise provoquée, par exemple, par une inondation.
 
2/ Présentation du Département de la Charente-Maritime
Le Département de la Charente Maritime présente ensuite les actions qui vont être réalisées sur les deux communes.
Dans le but de définir ces actions des études préliminaires ont été réalisées. Ces études ont été validées par une analyse économique afin de déterminer si les travaux prévus ne sont pas disproportionnés par rapport aux enjeux en présence.
A Barzan, l’objectif de la protection est de rehausser la digue de premier rang afin d’assurer la protection rapprochée des enjeux vulnérables sur le secteur de la commune (hors Port des Monards). Cette rehausse va s’effectuer sur 786 mètres linéaires à la cote de 5,40 mètres NGF[1], alors que l’ouvrage actuel est à la cote de 4,50 mètres NGF. Le dimensionnement des ouvrages est fait pour résister à un évènement du même type que la tempête Martin (1999) +20cm. La nouvelle protection sera constituée d’un talus en enrochement, d’une berme en tête et d’un mur de couronnement. Le montant de l’opération (études + travaux) est estimé à 1 510 000 € HT.
A Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet, une protection rapprochée va être réalisée par le biais de la création d’un système de digues de retrait. Les travaux consistent en la création d’une digue en terre depuis le coteau (au nord), qui contournera l’ancien camping et viendra rejoindre le bord du chenal d’accès au port. Le long de ce chenal, un muret béton sera mis en place avec des ouvrages amovibles de type batardeaux au niveau des accès. Afin de fermer ce dispositif de protection, ce muret en béton sera prolongé, au sud, pour rejoindre le coteau. Le montant de l’opération (travaux + études) est estimé à 700 000 € HT.
Le Département présente également la planification globale d’une opération de protection contre les inondations. Plusieurs études techniques sont nécessaires à la réalisation de ces opérations, afin d’affiner le périmètre d’implantation de l’opération, de préciser le dispositif, de préparer la consultation et le choix des entreprises de maitrise d’œuvre. Par ailleurs, des études réglementaires vont devoir être réalisées comme par exemple un inventaire faune / flore, une étude d’impact, un dossier d’incidence Natura 2000. Les études techniques et règlementaires peuvent être menées simultanément, pour un délai global de 24 mois.
L’ensemble des études va constituer le dossier d’enquête publique. Cette procédure réglementaire se déroule sur 12 à 14 mois. Il est rappelé que lors de l’enquête publique, les habitants auront la possibilité de s’exprimer sur l’ensemble du dossier.
En résumé, si l’appel d’offres est activé en parallèle de l’enquête publique, les travaux peuvent démarrer 3,5 à 4 ans après le démarrage des études techniques.
 
3/Echanges avec la salle
Le Département précise que l’ensemble des zones résidentielles et agricoles ont été répertoriées afin d’avoir une idée détaillée des enjeux en présence. Ces éléments ont donc été intégrés aux études et à l’analyse économique.   
 
Monsieur le maire de Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet a souhaité précisé que les travaux ont été réfléchis afin de ne pas « massacrer » le paysage. En partenariat avec le conservatoire du littoral, une étude paysagère a été réalisée. La digue sera intégrée au paysage et ne desservira pas la prospérité du village.
 
Une action est également prévue pour protéger le port des Monards. Toutefois, comme cette action s’intègre à une opération sur la digue de premier rang qui s’étend de Mortagne-sur-Gironde à Blaye, les travaux de protection sur le port des Monards seront réalisés en même temps que l’ensemble de l’opération. Une analyse économique a été réalisée sur l’ensemble de la digue et s’est avérée positive. Les réserves techniques qui avaient pu être soulevées sur cette action sont en train d’être levées. La subvention de l’Etat, qui s’élève à 40%, n’a pas encore été obtenue, par contre celle de la Région a été validée il y a quelques mois.
 
Des études attestent que, l’ouverture des écluses présentes sur les marais n’abaisse pas le niveau de la crue. Il s’avère que ce système fonctionne pour une crue fluviale, mais non lors d’une crue par submersion de l’estuaire de la Gironde, car les niveaux d’eau sont trop importants.
 
Avec le changement climatique, il est nécessaire d’anticiper la montée du niveau des eaux, c’est pourquoi les digues construites aujourd’hui sont prévues afin de pouvoir être rehaussées demain. D’autres solutions de protection ont pu être envisagées par le passé, comme la possibilité de construire un barrage à l’entrée de l’estuaire. Toutefois, après étude, cette solution s’avère excessivement onéreuse et peu opérante. 
 
Depuis 2010, des efforts ont été fournis par les communes afin de se préparer. Monsieur le maire de Chenac précise aussi que la commune possède des sacs de sable pour boucher les entrées d’eau. Le 28 mars 2017, ce système de protection avait permis d’éviter 30 cm d’eau à certains endroits de la commune. Monsieur le maire de Barzan précise que la mairie a d’ores et déjà réalisé des travaux d’urgence sur la digue de premier rang.
 
Une certaine lenteur dans l’exécution des actions peut parfois être ressentie par les habitants, toutefois, les représentants locaux affirment qu’ils rappellent ces problématiques dans les différentes instances afin de faire avancer ces actions.     
 
[1] Nivellement général de la France (NGF) : constitue un réseau de repères altimétriques disséminés sur le territoire français. Les repères altimétriques permettent de déterminer l’altitude en chaque point du territoire.