Syndicat Mixte pour le Développement Durable de l'Estuaire de la Gironde
SMIDDEST

Vous êtes ici : SMIDDEST > Zones humides > Quelques généralités

Quelques généralités

La définition réglementaire

Un espace de transition entre la terre et l’eau

La loi sur l’eau du 3 janvier 1992,  précise : « On entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». (Art. L 211-1 du code de l'environnement).

Les critères de définition des zones humides de l'article L.211-1 sont précisés par l'article R.211-108 du Code de l'environnement. De plus, l'arrêté du 24 juin 2008 modifié par l'arrêté du 1er octobre 2009 explicite ces critères de définition et de délimitation. Enfin, la circulaire du 18 janvier 2010 en précise les modalités de mise en œuvre. 

Les grands types de milieux humides

Les paysages naturels de l’estuaire sont marqués d’amont en aval par l’omniprésence de l’eau. C’est elle, au contact de la terre, qui a façonné des milliers d’hectares de zones humides renfermant une incroyable richesse de milieux et d’espèces. Ainsi, tout au long de l'estuaire, plusieurs espaces naturels humides sont représentés :
  • L'estran : représente la partie du littoral située entre les plus hautes et les plus basses mers connues. Il est couvert lors de la pleine mer et découvert lors de la basse mer est divisé entre slikke, schorre et ripisylve :
    • La slikke ou vasière est la partie basse de l’estran qui n’est découverte que lors des basses mers.
    • Le schorre est la partie haute de l’estran, recouverts seulement lors des grandes marées,
    • La ripisylve est la formation boisée plus ou moins continue qui colonise la partie la plus haute de l'estran.

Le rôle trophique de l’estran est essentiel pour les poissons, les oiseaux et il agit comme un filtre vis-à-vis des matières en suspension et des composés chimiques polluants apportés par le fleuve, assurant ainsi une fonction auto-épuratrice des milieux aquatiques. Il s’agit d’importantes zones d’échanges (écotones) entre écosystèmes terrestres et aquatiques.  Les lagunes: se présentent le plus souvent sous la forme de dépressions circulaires ou ovales de quelques dizaines de mètres de diamètre. Elles sont surtout abondantes en forêt.

L'Estran - successions des formations végétales (Source : GEREA)

Les marais : représentent des espaces de transition entre des bassins versants affluents et l’estuaire.  Ils s’étendent en arrière de la digue jusqu’au pied des coteaux et sont composés d’une mosaïque d’habitats, au caractère humide plus ou moins prononcé. Ils sont généralement aménagés par des digues, canaux et ouvrages hydrauliques, permettant la gestion des niveaux d’eau. On distingue suivant la densité des aménagements, le type de sol et le niveau de salinité, des marais desséchés cultivés ou prairiaux et les marais mouillés.

Les différents types de marais de l'estuaire de la Gironde (SMIDDEST)
  • Les vallons humides dans lesquels s’écoulent les cours d’eau constituent également des éléments de diversité assurant un lien physique et biologique avec les marais et l’estuaire.
  • Les zones humides alluviales : les habitats fluviaux (îlots, grèves, berges...) et les zones humides annexes (prairies inondables, marais tourbeux, bras morts, ripysilves, forêts alluviales...) sont situés en fond de vallée des fleuves et des rivières.
  • Les prairies humides : composées d’une flore spécifique liée à une submersion hivernale temporaire et façonnée par des cycles de pâturage et de fauche.
  • Les tourbières : écosystèmes où s’accumulent d’importantes quantités de matière organique. Suivant certaines conditions climatiques et topographiques, les végétaux croissent et se décomposent lentement, et surtout de façon incomplète. Il se forme alors de la tourbe, caractérisé par sa très forte teneur en matière organique, peu ou pas décomposée, d'origine végétale.
  • Les mares permanentes et temporaires plus ou moins artificielles.
  • Les cours d’eau et leurs vallées constituent une richesse écologique indéniable, composés de formations végétales hygrophiles, créant une véritable mosaïque de milieux humides : cariçaie, roselière, aulnaie, saussaie, chênaie…

La Biodiversité associée

A la fois entre terre et mer, eau douce et eau salée, vivant au rythme des  marées et du fleuve, l’estuaire de la Gironde sculpte depuis des milliers d’années une nature extraordinaire. L’apport, l’accumulation et le recyclage de sédiments et de substances nutritives en continu placent l'estuaire de la Gironde en tête des écosystèmes les plus productifs.

Du fait de sa haute productivité et de sa situation même en entrée-sortie du grand bassin versant Garonne-Dordogne, l’estuaire joue un rôle écologique primordial. L’écosystème estuarien doit son originalité à de fortes variations des conditions naturelles (marnage, salinité, turbidité, débits fluviaux…) qui structurent ce milieu en une mosaïque d’habitats.

La répartition des peuplements se fait en fonction de ces paramètres et connaît une forte saisonnalité. L’estuaire est à la fois une zone de nourricerie, de reproduction, d’adaptation physiologique aux espèces de poissons migratrices ou encore un couloir de passage.